mardi 23 juillet 2013

Que faites vous avec la telwa de votre café ?

Protégez écologiquement vos plantes avec le marc de café

Jean-Marc Lorach 17/04/2009

Le marc de café est généralement jeté aux ordures ménagères avec les filtres usagés. Pourtant, il s'agit d'un produit fertilisant riche en phosphates dont les vertus en matière de lutte contre les insectes sont scientifiquement prouvées. Après un repas de famille, le marc de café ne doit pas être jeté.

Il peut être en effet utilement recueilli pour être recyclé de façon tout à fait écologique. Mélangé avec du terreau, c'est d'abord un bon engrais naturel totalement biodégradable, dont le contenu en potassium et en azote viendra renforcer la croissance de vos rosiers. Il agit aussi comme un répulsif 100% bio. Ses propriétés protègent en effet des pucerons et autres insectes, tant les plantes d'intérieur que celles du jardin…ou du potager. Grâce à l'adjonction d'un peu de marc de café, vos légumes peuvent notamment pousser à l'abri d'espèces nuisibles comme les mouches de carottes qui s'en éloignent dès qu'elles en détectent l'odeur.

Enfin, si vous possédez un bac à compost, vous pouvez l'y répandre pour qu'il soit mélangé avec l'engrais naturel qui sera ultérieurement utilisé pour aider les plantations à se développer. Tout en étant plus dilué, le marc de café gardera les mêmes propriétés.

Bon à savoir : les feuilles de thé ont des propriétés analogues à celles du marc de café. Un non sens ! Brûler les déchets organiques consomme doublement du pétrole :

Transformez vos déchets en richesse: faites votre compost!

- pour évaporer l’humidité qui est leur composant essentiel,

- parce que cela oblige à produire des engrais de synthèse (polluants) pour pallier à la disparition de l’or noir qu’est le compost ou le lombricompost.

Un coût pour la collectivité et le citoyen : À l’échelle d’une famille de quatre personnes, la part des ordures ménagères susceptible d’être compostée est de l’ordre de 400 kg par an, soit un coût de 480 € (données Rennes Métropole). « Pas de poubelles dans la nature, pas de nature dans les poubelles ! » (La Gazette des Jardins, n° 56, 2004)

Réapprenons à valoriser et à donner une nouvelle vie à cette part de la nature que nous appelons des déchets. Si vous avez un jardin, installez un silo-composteur ou tout simplement un compost en tas. En appartement adoptez la caisse berlinoise (voir plus bas). Ainsi, non seulement vous ne jetterez plus la nature à la poubelle mais vous prendrez soin de votre jardin ou de vos plantes en pots en leur restituant de l’humus. C’est une façon pour chacun de participer à la sauvegarde du milieu naturel.

À la ville comme à la campagne, ne jetez plus vos déchets organiques, compostez-les !

- les déchets de jardin : tonte de gazon, plantes et fleurs fanées, tailles de haies broyées...

- les déchets de cuisine et certains déchets domestiques : épluchures de fruits et légumes, marc de café (avec filtre), restes de thé, coquilles d’œufs, restes de repas (en petites quantités), pains rassis (à ramollir au préalable), cheveux, bouquets de fleurs fanées...

- n’y mettez pas : trop d’épluchures de fruits traités (résidus de pesticides), de la viande en grosse quantité, les os, le papier imprimé (métaux lourds).

Le compostage

Les débris organiques entreposés, soit dans un silo-composteur, soit en tas sont attaqués et dégradés par divers organismes vivants (bactéries, petits vers, champignons, insectes) qui se développent dans un milieu humide, chaud et oxygéné (il est parfois utile d’arroser le compost et de le retourner). Ils se transforment en humus (ou compost) utilisable au jardin pour aérer et alléger le sol (améliorer sa texture) et apporter de la matière organique. Certains syndicats intercommunaux proposent des silos-composteurs à faible prix pour encourager le compostage familial et diminuer le volume des déchets collectés. Renseignez-vous.

Le lombricompostage

C’est un fumier de vers. Il a l’avantage de réduire beaucoup plus que le compost, le volume initial des déchets organiques, de les transformer plus rapidement et d’être surtout beaucoup plus riche pour les végétaux qui, grâce à vous, s’en nourriront. Le ver de fumier (Eisenia fœtida avec les sous-espèces fœtida et andrei) avale la matière organique et élimine cette nourriture après passage dans l’intestin sous forme de grumeaux d’humus. Pendant cette digestion, la substance organique est broyée par de petits grains de silices puis transformée et enrichie de micro-organismes. Le lombricompost est riche en substances nutritives, il améliore la structure du sol (meilleure aération et meilleur drainage) stimule la croissance des racines, aide à renforcer les plantes.

L’entreprise SOVADEC, installée à la Voulte en Ardèche, utilise les vers pour traiter 30 tonnes par jour de déchets organiques récoltés sur une vingtaine de communes. Elle produit ainsi du lombricompost très recherché par les horticulteurs. Ce genre d’installation est hélas peu répandu. Vous pouvez cependant vous essayer au lombricompostage dans votre jardin (tas ou silo de compost) mais aussi grâce à la caisse berlinoise (voir ci-dessous) si vous habitez un appartement. À l’extérieur, en tas de compost, veillez à protéger les vers des prédateurs, par un grillage au sol (taupes) et un grillage sur le tas de compost (oiseaux...).

Où trouver les vers ? Ce sont les cousins du ver de terre mais ils vivent dans des milieux plus riches en substances organiques. Le mieux, pour ne pas se tromper, est de les prélever dans un tas de fumier.

La caisse à vers « berlinoise »

Originaire d’Allemagne comme son nom l’indique, elle a été mise au point par le ministère allemand de l’environnement avec l’aide de l’ingénieur agronome H. G. Starck. Il s’agit d’une caisse en bois, facile à fabriquer soi-même (mais on peut utiliser d’autres contenants - poubelles, tonneaux, bassines - pourvu que l’on veille à amener une certaine aération, un bon drainage et de l’obscurité), le fond étant percé de quelques trous pour le drainage et avec un couvercle. Ses dimensions indicatives (à adapter) : L = 90 cm, l = 60 cm, H = 30 cm.

La mise en place : une étape essentielle pour garantir un minimum de travail et de soucis par la suite. Au fond de la caisse, placer une couche de terre sableuse sur une épaisseur d’un doigt. Pour éviter d’introduire des hôtes indésirables (insectes, œufs et larves), il est nécessaire de chauffer cette terre. Il faut l’étaler dans un plat et la passer au four pendant 20 minutes à 180-200°. Au dessus de la terre, on remplit les deux tiers de la caisse avec du papier (pas de papier imprimé en couleur) et du carton (boîtes à œufs, emballages non imprimés) préalablement humidifié et malaxé (l’immerger une nuit dans l’eau chaude, en faire une bouillie puis l’égoutter). On mêle à ce papier les déchets de la maison et de la cuisine. On peut alors y placer les vers qui auront suffisamment de nourriture. Sur le dessus, on disposera du papier ou du carton humide pour limiter l’évaporation et l’on arrosera de temps à autre. Il est recommandé de tendre une toile fine (mousseline) sur l’ouverture de la caisse pour éviter que des insectes ne viennent y pondre, notamment les mouches et moucherons.

Où mettre la caisse ? Elle peut rester sur un balcon mais il faudra l’abriter du soleil s’il est trop chaud (la placer du côté le plus ombragé ou prévoir de lui faire de l’ombre) et du gel en hiver. À la mauvaise saison, on peut, par exemple, rentrer la caisse dans une cave.

Entretien et récolte : en été il faut arroser la caisse assez souvent, mais toutes les 3 ou 4 semaines seulement en hiver. La caisse est suffisamment arrosée lorsque des gouttes d’eau apparaissent sur le fond. Il faut d’ailleurs prévoir de la poser sur un plateau afin de recueillir le « jus » noir qui s’en écoule. Celui-ci peut être utilisé pour fertiliser la terre de vos plantes. Au bout de quelques mois, les vers auront produit un bon lombricompost que vous pourrez utiliser pour enrichir la terre de vos jardinières et autres pots (ajouter environ 10 % de lombricompost par volume de terre). Pour le récolter, si vous souhaitez conserver vos vers sans devoir les trier dans votre lombricompost, appâtez-les avec des pelures d’oignons, des restes de fruits, du marc de café et du carton mouillé (vous enlèverez au préalables les autres débris organiques non consommés) placés dans une boîte. Retirez la boîte lorsque les vers y auront migré. Récoltez. Très vite vous vous rendrez compte combien il est facile de déverser chaque jour épluchures de pommes de terre, trognons de pommes ou coquilles d’œufs dans cette caisse. Les vers travaillent pour vous, sans odeurs (plus de poubelle qui coule dans la cuisine) et vous avez gagné une excellente fumure pour vos plantes !

Dominique Saint-Jean et Rémi Schultz, février 2005

À lire : Walter BUCH, Le ver de terre au jardin, Ulmer, 1986 (édition française, 1991), 124 p.

A suivre le long, riche et formidable billet sur algérie dz consacré à la telwa du café en algérie, merci à zoubir

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