Si le frik (blé concassé) change de couleur au contact de l’eau, vire au blanc au lieu de rester vert, cela signifie qu’il est frelaté. « Il ne contient aucune substance de blé », affirme Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur. « Il est fabriqué artisanalement et nous pensons qu’il est issu d’une industrie informelle.
Je dis bien une industrie, car il s’agit de quantités importantes de ce produit colorié. Il est vendu dans des sacs de 50 kilos et est distribué au niveau des commerces sur tout le territoire national », indique-t-il en soulignant que certains commerçants sont complices. Mais beaucoup d’entre eux, constate-t-il, ignorent tout de la nature de ce produit. « Pour eux, il s’agit de frik. D’où notre campagne de sensibilisation avec le concours de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).
Mais cela prendra du temps », dit-il. En fait, le produit en question contient des matières non identifiées. « La seule matière que nous avons reconnue est le maïs », confie-t-il. Pour l’Association, la crainte et que d’autres matières impropres à la consommation humaines y soient présentes. « Nous avons fait des prélèvements mais le problème qui se pose, c’est que nous n’avons pas l’autorisation de saisir les laboratoires.
Les associations sont interdites d’accès aux laboratoires », déplore M. Zebdi. Pour y accéder, précise-t-il, il faut passer par le ministère du Commerce, et attendre que les services de contrôle inspectent le marché et fassent des prélèvements. « Tout cela prend du temps. Or, il s’agit de la santé des consommateurs. Ailleurs, les associations ont facilement accès aux laboratoires.
Pourquoi pas nous ? », s’interroge-t-il en faisant part de leur intention de solliciter le laboratoire de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). « Nous verrons ce que cela donnera », dit-il. Reste que pour l’association, la commercialisation du frik frelaté n’est pas une première en ce mois sacré « mais elle s’est intensifiée ».
A propos du Ramadhan, le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur se réjouit que les commerçants commencent à respecter les normes d’exposition des produits alimentaires. « Les boissons et les bouteilles d’eau ne sont plus exposées au soleil ni au niveau des commerces de détail ni des commerces de gros », conclut-il.
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