lundi 26 août 2013

Algopack conçoit des emballages sans aucune goutte de pétrole !

La jeune Start-up 'Algopack' implantée à Saint-Malo (35) est devenue en seulement 3 ans un acteur reconnu dans des solutions alternatives aux plastiques dérivés de pétrole grâce à une matière première naturelle à base d'algues. Au tout début, avec l'Algoblend, les granules contenaient jusqu'à 50 % d'algues marines et permettaient de concevoir des matériaux rigides et semi-rigides comme des barquettes thermoformées, des solutions de packaging pour le parfum, des coques pour smartphones et même des montures de lunette de soleil.

La dernière évolution a permis de passer à un nouveau stade de bio-blastique n'incorporant aucun phtalate, acide térephtalique et parabène. Cette ressource éponyme - dénommée Algopack - qui ne contient aucune goutte de pétrole, comprend 100% d'algues brunes marines récoltées au large des côtes bretonnes.

Sous l'effet des rayons du soleil, la chlorophylle (pigment vert) de l'algue absorbe de l'eau, des éléments nutritifs et du gaz carbonique (C02) qu'elle transforme en sucre pour sa croissance et libère dans le même temps dans l'eau une grande quantité d'oxygène (O2) indispensable à la vie. Le bio-matériau obtenu est par conséquent "compostable" : avec une dégradation naturelle, il va apporter des nutriments dans le sol.

Compatible avec les procédés industriels tels que l'extrusion, le thermoformage et l'injection, il peut être coloré avec des pigments ou des colorants et imprimé en utilisant des méthodes existantes. Il permet également de réaliser une économie d'énergie (- 25%) lors de la phase de fabrication par rapport à un plastique de type polypropylène.

Robuste, imprimable, moulé et teinté naturellement, tout reste possible avec ce type de composé. Il se décline en emballages pour différents secteurs d'activité : cosmétique, alimentaire, signalétique, présentoirs, objets usuels. "Si aujourd'hui, la solution du matériau 100% à base de dérivés d'algues, sans aucun pétrosourcés, existe, les applications restent très particulières" a affirmé Rémy Lucas, fondateur d'Algopack. "Mais réduire la part du plastique dans nos objets du quotidien est une idée qui séduit de nombreux donneurs d'ordres, notamment dans le secteur automobile."

D'ailleurs, la région Bretagne ne s'y est pas trompée et soutient pleinement cette initiative éco-responsable. Elle entend même utiliser ce bio-matériau pour remplacer les signalétiques existantes. A noter toutefois que cette innovation a un coût de 10 à 20% supérieur aux procédés traditionnels.

La société a enregistré deux brevets et va déposer prochainement un troisième. Elle vise un chiffre d'affaires de 8 millions d'euros d'ici 2015. L'objectif est également de créer une vingtaine d'emplois locaux.

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