Besma Belbedjaoui (droite), fondatrice de l'entreprise de recyclage (Ph./N. Rondeleux)
Avec 13 millions de tonnes de déchets produits chaque année en Algérie, la filière du recyclage offre d'importantes opportunités économiques mises en évidence lors d'une journée autour de « la création d'entreprises et du recyclage », organisée hier à Alger, dans le cadre de la semaine mondiale de l'entrepreneuriat.
Faute de gestion efficace de ses détritus dont 80 % finissent dans les décharges, l'Algérie ne recycle que 5 % des déchets solides produits chaque année. Sachant que 60 % sont recyclables, cela représente un coût, non seulement pour l'environnement mais aussi pour l'économie du pays. L'Algérie perdrait ainsi près de 300 millions d'euros à cause du non recyclage de ses déchets, selon les chiffres du Ministère de l'environnement.
Or, avec un peu d'aide et de conviction, ces déchets atteignent rapidement une haute valeur économique. A l'image de la transformation des déchets en énergie. « Les déchets ménagers, les huiles usagées et les pneus usés peuvent être recyclés pour produire de l'électricité et du chauffage », informe Kamel Aït Cherif, spécialiste en économie d'énergie, dont le projet est de développer un modèle allemand de gestion des déchets dans une wilaya pilote en Algérie.
La seconde vie du plastique
Avec 5 millions de sachets plastiques utilisés chaque année en Algérie soit 200 sachets par algérien, par an, le pays est le cinquième consommateur de sachets plastiques au niveau mondial. Au lieu de terminer au fond de la mer ou en haut des arbres, cette abondante matière peut devenir une corde, un vêtement ou encore une nouvelle bouteille. Une seconde vie, bien plus utile, offerte par l'entreprise Plasticyle qui fabrique des granulés PET au sein de son usine Ibn Ziad, située près de Constantine.
« Nous réalisons le broyage, le lavage séchage et la granulation », explique la fondatrice de l'entreprise Besma Belbedjaoui qui vient d'acquérir les machines industrielles nécessaires à la transformation grâce aux 800.000 dinars de crédits octroyés par l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ). La chef d'entreprise qui emploie cinq personnes espère ainsi voir son activité démarrer réellement, après plusieurs années de tracas administratifs. Pour cela, elle compte sur la forte demande à l'est où se situent « 44 % des sociétés productrices de plastiques en Algérie » et surtout sur sa position de leader sur le marché. « Je suis la seule à tout faire, du broyage aux granulés », affirme Besma Belbedjaoui.
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