Une expérience d'abord abandonnée et presque oubliée aura donné naissance près de 20 ans plus tard à une réussite environnementale des plus inattendues...
Les oranges sont aussi bonnes pour notre santé que pour la fertilité des sols. C’est ce que prouve cette expérience abandonnée et presque oubliée, qui a fini par produire une réussite environnementale des plus inattendues près de deux décennies après…
Dans les années 1990, deux écologistes de l’université de Pennsylvanie, Daniel Janzen et Winnie Hallwachs, s’associaient à Del Oro, une entreprise costaricienne de production de jus d’orange. Leur volonté : reverdir des terres appauvries à l’aide des déchets agricoles. Les écologistes ont alors déversé 12 000 tonnes de pelures d’oranges, acheminées par 1 000 camions sur un pâturage stérile. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu, à l’époque du moins…
Les deux chercheurs ont rapidement été accusés de « souiller » le sol par l’entreprise concurrente de Del Oro. Ils ont alors abandonné l’expérience et ont quitté le site en laissant les pelures d’oranges joncher le sol. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Seulement, près de 20 ans plus tard, ces déchets organiques riches en nutriments ont transformé les terres arides en forêt verdoyante. Timothy Treuer, chercheur à l’université de Princeton et coauteur de l’étude publiée le 21 août dans la revue Restoration Ecology raconte :
« L’endroit était tellement recouvert d’arbres et de vignes que je n’étais même pas capable d’apercevoir le panneau de deux mètres de long avec un lettrage jaune brillant désignant le site qui se trouvait à seulement quelques mètres de la route. »
L’équipe de chercheurs sur place a donc prélevé des échantillons de sols de la nouvelle forêt afin de les comparer à ceux d’un pâturage voisin, qui n’avait pas bénéficié des épluchures d’oranges. L’objectif était de déterminer dans quelle mesure les pelures d’oranges avaient influencé la reprise de la végétation. Les résultats se sont révélés plus qu’éloquents.
La zone fertilisée par les déchets d’oranges bénéficie de sols plus riches en macronutriments et en micronutriments, qui ont favorisé une biodiversité d’arbres bien plus conséquente. Face à un tel succès, David Wilcove, coauteur de l’étude et professeur de biologie au Princeton Environmental Institute, suggère d’« utiliser les “restes” de la production alimentaire industrielle pour restaurer les forêts tropicales » .
Cette découverte, qui a failli sombrer dans l’oubli, permettrait de lutter contre le gaspillage tout en favorisant la reforestation !
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