Plus besoin d'avoir un jardin, pour cultiver des arbres fruitiers et récolter «ses» pommes, «ses poires» et quantité d'autres fruits. Il suffit d'avoir une terrasse ou un balcon bien exposé au soleil (ce point est capital!), suffisamment solide pour supporter le poids des bacs et de cultiver des variétés à faible végétation capables de pousser dans un volume de sol réduit.
C'est le cas des variétés colonnaires. Comme leur nom l'indique, ces arbres poussent en forme de colonne sur une seule tige dont la hauteur ne dépasse pas 2 m. «Ils sont dotés d'un gène qui les empêche de ramifier, ce qui leur donne ce port érigé très caractéristique avec des fruits faciles à récolter car ils poussent le long du tronc», explique Arnaud Delbard qui dirige les pépinières et roseraies du même nom créées par son grand-père Georges il y a plus de 80 ans.
Depuis une dizaine d'années, l'entreprise s'est dotée d'une collection de pommiers colonnaires qui conviennent également très bien aux petits jardins où la place manque, avec neuf variétés comme Villandry, Amboise ou Versailles. Autre avantage: ces arbres, qui donnent des fruits aussi gros et savoureux que les variétés «normales», nécessitent peu de taille, 2 à 3 coups de sécateur tout au plus pour contrôler leur hauteur.
Depuis cet automne, la gamme s'est élargie aux abres à noyau avec ‘Toronto', un prunier colonnaire aux fruits bleu et deux cerisiers ‘Shangaï' et ‘Hong-Kong' auxquels il faut ajouter deux nouveaux poiriers ‘Londres' et ‘Moscou'. Là encore, l'entretien se limite à une taille en vert en été, après la récolte pour rééquilibrer la forme de l'arbre.
D'autres types d'arbres sont adaptées à la culture en pot, comme les pommiers et poiriers en espalier (palmette Verrier, double U...) à condition de choisir des arbres greffés sur des portes greffes peu vigoureux, comme M9, pour éviter qu'ils prennent trop d'ampleur et se sentent rapidement à l'étroit; Ce point est essentiel, pensez à le vérifier auprès de votre pépiniériste ou dans votre jardinerie.
Goji, myrte et ragouminier
Fruit et fleur de goji.
Il existe aussi des variétés naines qui se différencient des colonnaires du fait qu'elles sont ramifiées. Le sélectionneur Meilland Richardier propose toute une gamme de pommiers, poiriers, pêchers, abricotiers, cerisiers et pruniers dont la taille maximum se situe entre un et deux mètres.
Quantités d'autres espèces peuvent trouver refuge sur votre balcon à commencer par les agrumes bien sûr mais aussi les petits fruits. Dans un livre très bien fait, paru chez récemment chez Larousse («Petits fruits pour mon balcon et mon jardin»), l'auteur, Serge Schall, en recense une cinquantaine dont il donne la «recette» de culture: fruits rouges (fraisier, framboisier, mûrier...), vigne, kiwi et d'autres plus insolites comme le fuchsia, le goji, le myrte ou encore le ragouminier.
Après avoir choisi vos arbres, il faut leur procurer un milieu de culture, autrement dit des pots, bacs ou jardinières, adpatés à leur dimension. La terre cuite étant sensible au gel, mieux vaut utiliser des contenants en bois plus résistants si vous habitez dans une région froide.
Pour éviter d'avoir à rempoter, optez dès le départ pour de grandes jardinières de 60 cm de large sur autant de haut. Déposez des billes d'argiles ou du gravier (1 à 2 centimètres de diamètre) dans le fond du récipient pour assurer un bon drainage et remplissez avec un mélange constitué d'un tiers de terre de jardin, d'un tiers de terreau et d'un tiers de sable mélangé à du compost ou du fumier bien décomposé. Vu que nous sommes déjà fin mars, plantez de préférence des sujets achetés en conteneur plutôt que «racines nues», leur reprise sera meilleure.
Fertilisez et arrosez régulièrement
Apportez dès la plantation un engrais riche en phosphore et en potassium, deux éléments indispensables à la fructification. L'arbre ne pouvant aller puiser ces éléments en profondeur, comme il le fait lorsqu'il pousse en pleine terre, pensez à effectuer des apports réguliers de l'éclosion des bourgeons jusqu'à la récolte. Mettez-le ensuite à la diète pendant toute la période de repos végétatif.
Pour les mêmes raisons, l'alimentation en eau doit être abondante et régulière. Le moindre oubli peut avoir des conséquences catastrophiques! Le plus simple est d'acquérir un système d'arrosage automatique au goutte-à- goutte qui vous permettra de vous absenter, notamment en période estivale, sans risquer de voir vos arbres dépérir.
sources et suite de l'article le figaro
A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, l’Unesco et l’ONU-Eau exhortent à « un recours plus systématique à une eau recyclée ».
L’eau que l’on boit, celle qui irrigue les champs ou alimente les usines avant d’être rendue à la nature, il va falloir la considérer autrement. Car partout, elle est un bien sous pression.
La demande explose – elle pourrait augmenter de 50 % d’ici à 2030 –, mais la ressource, elle, se restreint, parfois même terriblement dans certaines régions du monde. Il est donc devenu impensable de continuer à la gaspiller massivement.
A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars, l’Unesco – l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture –, et l’ONU-Eau, publient un rapport entièrement consacré aux eaux usées – c’est-à-dire toute eau dont la composition chimique a été altérée lors de son utilisation par les humains –, présentées comme une « ressource inexploitée ». Ne sont-elles pas un « nouvel or noir » ?, s’interrogent ses auteurs. Alors que les changements climatiques imposent « un recours plus systématique à une eau recyclée », cette révolution leur paraît « inéluctable ».
« Dans la Station spatiale internationale, le matin, l’eau est consommée avec du thé, l’après-midi elle devient de l’urine et le lendemain elle sert à se raser… il s’agit de la même eau depuis des années ! », rapporte Richard Connor, rédacteur en chef de ce copieux rapport, pour illustrer les possibles performances des traitements existants.
Mais sur la planète Terre, on en est très loin. Les eaux souillées sont à 80 % rejetées dans l’environnement sans traitement ; à 92 % en moyenne dans les pays à faible revenu et à 30 % dans les plus prospères.
L’oxygène diminue
Dans ces conditions, non seulement elles ne comblent aucun besoin, mais elles ont un effet dévastateur sur l’environnement. Bactéries et pollutions diverses charriées par les fleuves jusque dans les océans affectent la santé humaine, la faune, la flore, la qualité de l’eau douce. Elles ont un impact sur la pêche et la sécurité alimentaire…
Solvants, hydrocarbures de l’industrie, azote, phosphore et potassium issus de l’agriculture intensive accélèrent l’eutrophisation des zones côtières, la dégradation des milieux marins, l’apparition d’algues nuisibles.
L’oxygène diminue, les zones mortes s’étendent sur 245 000 kilomètres carrés. Environ un septième de tous les cours d’eau d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine sont déjà contaminés par « une pollution organique grave », en constante augmentation.
L’ONU-Eau note une amélioration du côté des installations d’assainissements domestiques : environ les deux tiers de la population en disposent. Mais la collecte, la vidange, le transport et le traitement des eaux d’égout manquent d’efficacité.
De toute façon, 2,4 milliards de personnes dans le monde n’ont toujours accès à aucun équipement correct, Ce chiffre-là n’évolue guère. Et plus d’un milliard d’humains défèquent toujours en plein air.
Dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, on a recensé 842 000 morts dues à une eau potable contaminée et à des services sanitaires inadaptés en 2012. Cette année-là, 361 000 enfants de moins de cinq ans – qui sont les premières victimes des maladies hydriques –, auraient pu être sauvés s’ils avaient bénéficié d’installations correctes, ne serait-ce que pour se laver les mains.
Les pathogènes des déjections humaines et animales contaminent « près d’un tiers des rivières en en Amérique latine, en Asie et en Afrique, mettant la vie de millions de personnes en danger », écrivent les rapporteurs.
Explosion démographique
Même si les prélèvements d’eau que les villes opèrent dans les réserves mondiales sont limités (11 % à comparer aux 70 % qui partent pour l’agriculture), leurs rejets ont un impact fort sur l’environnement. L’explosion démographique constitue donc un défi vertigineux, surtout celle des bidonvilles.
La proportion de la population a beau y diminuer (cela concerne tout de même 62 % des urbains en Afrique subsaharienne), elle ne cesse d’augmenter en nombre d’habitants. L’ONU s’inquiète en particulier des conséquences des conflits au Moyen-Orient, où la part des gens entassés dans des logements informels atteint 77 % dans plusieurs pays.
Autre exemple, celui de Lagos, au Nigeria, une ville qui génère 1,5 million de mètres cubes d’eaux usées par jour avec ses 18 millions d’habitants. Le tout sans système d’égouts centralisés. En dehors des fosses septiques, l’essentiel des rejets des ménages de la plus grande ville d’Afrique ruisselle dans des caniveaux ouverts jusqu’à la mer. Et la population pourrait atteindre 23 millions d’individus en 2020.
Jusqu’à présent, les décideurs politiques se sont intéressés à l’approvisionnement bien davantage qu’aux questions d’assainissement. De fait, l’ampleur des investissements qu’il faudrait consentir pour remédier au retard dans ce domaine a de quoi décourager les bonnes volontés.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, 86 % des habitants seront des citadins d’ici à 2050. La collecte par les égouts y progresse, mais le traitement en bout de course ne représente encore que 20 % à 30 % du total. Pour atteindre deux tiers de couverture, il faudrait y consacrer plus de 31 milliards d’euros, plus 32 milliards d’euros pour aménager des réseaux d’évacuation des eaux pluviales et réduire ainsi la pollution par ruissellement dans les rues.
Stations d’épuration et systèmes de lagunage n’ont pas forcément besoin d’être performants au point de produire de l’eau potable, comme à Singapour, à Windhoek, en Namibie, ou à San Diego, aux Etats-Unis. Une pratique volontariste qui reste marginale.
« Mais un peu de traitement vaut mieux que pas du tout ! assure Rick Connor. On ne pourra pas résoudre le problème global avec des mégasystèmes centralisés comme avait pu en construire l’ex-Union soviétique, dont certains sont devenus obsolètes. Nous voulons dire aux bailleurs de fonds internationaux qu’il existe d’autres solutions, comme des ministations d’épuration aménageables, même en milieu urbain. »
Du phosphore dans les urines
L’ONU-Eau recense à l’intention des investisseurs toutes les perspectives qu’offre l’exploitation des eaux usées. Par exemple, le phosphore, aujourd’hui extrait dans des mines, pourrait être épuisé dans cinquante ou cent ans, alors que l’on pourrait répondre à 22 % de la demande mondiale en recyclant les excréments humains, qui en sont riches.
De même la récupération d’azote et la production de biogaz à partir de boues d’épuration pourraient faire baisser la facture de l’assainissement et créer des emplois.
Mais si les auteurs veulent attirer l’attention sur la réutilisation de l’eau, c’est avant tout parce que ce changement d’état d’esprit pourrait atténuer le manque qui se fait de plus en plus sentir. Le Forum économique mondial a estimé en 2015 que la crise de l’eau constitue « le risque le plus préoccupant de la planète, pour les personnes et les économies, pour les dix prochaines années ».
Les deux tiers de la population mondiale connaissent des pénuries pendant au mois un mois par an, surtout en Inde et en Chine. « Environ 500 millions de personnes vivent dans une région où la consommation d’eau est deux fois supérieure aux ressources hydriques renouvelables », précise Richard Connor. Autrement dit, elles piochent dans des réserves qui ne se rempliront pas à la prochaine saison.