Combat d’un militant écologiste dans la région de Boghni (Tizi Ouzou)
“Seul contre tous” pour la protection de l’environnement
Le cap est mis aujourd’hui sur l’organisation en août prochain d’un séminaire sur les questions de l’environnement qui rassemblera les représentants des comités de village de la wilaya aux Ouadhias.
Au moment où l’environnement est agressé de partout et où l’incivisme s’installe comme une seconde nature chez beaucoup de nos concitoyens, il se trouve tout de même quelques personnes qui ne veulent pas de cet état de fait et qui ne lésinent pas sur l’effort désintéressé pour tenter de changer les choses.
Abdelkader Hamzaoui est de ces rares citoyens qui continue à s’offusquer de ce qu’est advenu de l’écosystème que ce soit dans le pays, en général, ou dans sa région natale, en Kabylie en particulier. On pourrait même, au vu de son engagement, l’appeler sans prétention aucune le Nicolas Hulot algérien, tant, pas seulement il est de toutes les actions organisées dans le cadre de la protection de l’environnement, il n’hésite pas à prendre lui-même l’initiative, et parfois seul, de nettoyer, de sensibiliser, voire de réprimander autour de lui pour que la culture écologique puisse gagner des espaces. “J’aime ma région et, par-delà, tout mon pays. Je voudrais contribuer à l’instauration d’une culture écologique partout afin de préserver l’environnement et parvenir à protéger en même temps et les paysages et les personnes”, soutient celui que les intimes appellent Kader, devenu par la force des choses une icône du combat environnemental dans la région de Boghni, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou. “Les gens jettent tout et partout. Ce n’est pas normal”, s’indigne-t-il.
Dans son village natal, Ath Mendes, Kader fait parler de lui, et toujours en bien. Même les vieilles de ce hameau, perché sur un flan de colline que surplombe la majestueuse station climatique de Tala Guilef, dans le Haut-Djurdjura, lui sont, visiblement, redevables et le couvrent de leurs prières. C’est que quelque chose est en train de changer dans les mentalités des gens et dans la perception qu’ils ont de leur environnement. Et pour cause. Ce qu’il a fait au niveau du monument aux chouhada du village reste dans les esprits. Complètement à l’abandon comme si personnes n’était concerné par son état, le monument en question n’a du son salut qu’à une seule personne, Kader en l’occurrence. Seul, il a pris l’initiative de nettoyer les lieux et de les raccorder au réseau d’éclairage public. “J’ai acheté des lampes et tout le nécessaire grâce à l’argent collecté auprès de commerçants du village”, indique le concerné qui tient à rendre hommage à tous ceux qui l’aident financièrement à chaque fois qu’il en a besoin, et particulièrement hadj Moh de Metal Soude, hadj Yahiatene et hadj Miloudi.
Grâce à eux et à d’autres bienfaiteurs, des campagnes de bénévolat ont été initiées et des plaques de sensibilisation ont été installées dans tout le village et sur la route de Tala Guilef afin de faire passer le message de l’écologie et de la nécessité pour tous de protéger l’environnement. Ce solide engagement pour la protection de l’environnement a amené Kader à s’impliquer dans des actions de ce type en dehors de sa région. Là où il passe il n’hésite pas sensibiliser, à interpeller et même à réprimander tous ceux qu’il rencontre et qui font preuve d’incivisme. Le cap est mis aujourd’hui sur l’organisation en août prochain d’un séminaire sur les questions de l’environnement et qui rassemblera les représentants des comités de village de la wilaya aux Ouadhias.
Et c’est ce sacrifice qui a incité les autorités, d’abord de wilaya à l’inviter à participer aux états généraux locaux de l’environnement au chef-lieu de Tizi Ouzou, et, par la suite, à une journée parlementaire pour la protection de l’environnement organisée à l’Assemblée nationale (APN). C’est sans aucun doute là une leçon d’humilité et d’engagement pour la bonne cause, mais aussi de don de soi qu’il faut méditer.
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