dimanche 31 juillet 2016

Tamanrasset, ses sachets et ses bouteilles plastiques

La Maison de l’artisanat et des métiers de la wilaya de Tamanrasset a abrité, jeudi, une journée d’étude sur le développement de l’artisanat par l’exploitation des ressources locales.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de la ministre déléguée auprès du ministère de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, chargée de l’artisanat, Aïcha Tagabou, qui a, dans son allocution, insisté sur l’importance d’investir dans les ressources humaines et l’utilisation optimale des richesses naturelles locales afin de réaliser un bond qualitatif de l’économie de ce pays en panne d’alternatives hors hydocarbures. La CAM de Tamanrasset a été ainsi exemplaire dans cette démarche, en proposant un projet modèle devant être généralisé à toutes les wilayas du pays.

Le projet en question consiste en l’exploitation d’un million de bouteilles en plastique usagées pour la réalisation d’un village de l’artisanat. Cet espace, dédié exclusivement à l’innovation et à l’échange de connaissances entre artisans, sera ainsi composé d’un camping d’une capacité de 150 lits, d’une administration et des ateliers de travail artisanal, selon le directeur de la CAM de Tamanrasset, Mourad Saïdani.

Toujours dans le cadre de sa visite, M. Tagabou a procédé à l’inauguration du nouveau siège de l’Ecole pilote de la gemmologie, ainsi qu’à l’attribution du titre de concession du terrain destiné à la réalisation d’une unité de tannerie à une coopérative de femme artisanes du village In Zaouen, à 5 km de la ville de Tamanrasset. Le projet, qui s’étend sur 200 m2, vise à rassembler les artisans de la filière cuir dans le but de renforcer la corporation.

La sauvegarde de ce métier reste l’une des principales préoccupations de la CAM, compte tenu de son impact sur le développement local, souligne M. Saïdani, en rappelant qu’en 2013, pas moins de 83 artisans dans l’amélioration de la qualité du cuir ont été formés par la CAM. Les premiers résultats sont palpables : le cuir ne dégage plus d’odeur. Mieux, 10 artisanes, constituées en association, ont bénéficié chacune de 250 000 DA d’aide dans le cadre du dispositif de l’Angem.

Il faut savoir que les abattoirs de la commune de Tamanrasset produisent jusqu’à 1800 peaux de chameau et 12 000 peaux de caprin par mois. Ces téguments sont exportés illicitement vers le Niger pour traitement puis réexportés vers l’Algérie à des prix exorbitants.

La réalisation d’une tannerie local eme tpermettra ainsi d’exploiter cette matière première et créer à coup sûr plusieurs opportunités d’embauche. Revenant au menu de la visite, deux conventions ont été signées entre la Chambre de l’artisanat et des métiers de la wilaya et l’Agence locale de soutien à l’emploi des jeunes et le Centre universitaire d’El Hadj Moussa Ag Akhamok de Tamanrasset.

La première convention porte sur l’accompagnement de 12 artisans à travers des contrats d’insertion-formation dans le domaine de la poterie et la seconde consiste en l’ouverture d’un laboratoire de préservation du patrimoine culturel au centre universitaire. La ministre a aussi inspecté le centre de l’artisanat à la cité de la concorde, où elle a donné le coup d’envoi d’une session de formation dans la poterie au profit de 12 artisans, qui bénéficieront d’une bourse mensuelle de 6000 DA pendant une année de formation.

Ravah Ighil El Watan

Muyamba Makengo Dodi et sa passion des peuples Massais

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